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Sur un coin de table

26 mars 2015

Dépendance day de Caroline Vié

DD

A priori, un roman sur Alzheimer ne me tentait pas, surtout parce que mon père a souffert de cette maladie. SAUF que les critiques lues parlaient d'un regard d'humour sur cette saloperie, alors j'ai osé. C'est vrai, Caroline Vié a réussi à me faire sourire, plus d'une fois.

Morta, la narractrice, nous raconte la maladie de sa grand-mère, puis celle de sa propre mère. Sa propre angoisse face au couperet qui risque fort de tomber sur elle un jour. J'ai souri de nombreuses fois. Je n'ai pas pleuré, ni même souffert avec Morta. L'écriture de Caroline Vié, légère et dynamique, franche et directe, la légèreté du ton, l'auto-dérision et l'humour m'ont donné l'impression de lire un conte. J'admire la distance que l'auteur parvient à garder face à la souffrance et à la déchéance. Je ne sais pas si ce roman a une part d'autobiographie. Si c'est la cas, chapeau bas à l'auteur. 

.Je me suis accrochée à ce livre, je l'ai tenu avec force en souhaitant qu'il modifie mon regard sur cette maladie. Il l'a modifié jusqu'à la fin. Ou presque. Et puis, finalement, le dernier chapitre a ajouté un stress supplémentaire à mon stress. Et la légèreté, l'humour et la distance se sont évaporés pour laisser place à un noeud, situé en plein milieu de mon ventre. 

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25 mars 2015

Un hiver à Paris de Jean-Philippe Blondel

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J'ai honte ! La première fois que j'ai lu un livre de Jean-Philippe Blondel, je me suis dit qu'il n'était pas mal pour un roman de gare.

J’ai honte parce qu’aujourd’hui j’aime beaucoup ce qu'écrit JP Blondel. Ce premier livre que j’ai lu était Le baby-sitter, je l’avais avalé, certes, mais il ne m’avait laissé aucun goût. Je devais être de mauvaise humeur. Puis, j’ai lu G229, et surtout Et rester vivant qui m’a fait l’effet d’un coup de fouet. L’histoire, de sa vie, est cruelle, et Jean-Philippe Blondel nous la raconte avec pudeur et autodérision.

Aujourd’hui, je voulais vous parler d’Un hiver à Paris. Victor, provincial, vivant à Paris depuis 2 ans, démarre son année d’Hypokhâgne dans un grand établissement. (Pour ces écoles, grand signifie beaucoup de pression.) Après une première année traversée sans être remarqué, ni même vu par les autres étudiants, cette 2ème année s’annonce plus agréable, Victor démarre en douceur une amitié avec Mathieu. Mais un jour, au milieu d’un cours, Mathieu se lève et se jette par-dessus la balustrade de l’escalier. Victor, étant l’étudiant le plus proche de Mathieu, devient alors visible aux yeux des autres étudiants...

J’aime la musique de l’écriture de JP Blondel, j’aime la distance qu’il parvient à mettre entre ce que j’imagine être son histoire personnelle et ce qu’il nous livre.  L’auteur nous raconte son histoire, en douceur et en pudeur. Ce que ressent Victor sonne juste, pas de fioriture et encore moins de dégoulinade sentimentale. Pudeur, recul et lucidité : voici les qualités de ce livre, avec toujours ce style dont je suis fan. Mea culpa, mea maxima culpa, monsieur Blondel. 

24 mars 2015

El Chino de Sebastián Borensztein, 2012

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Ricardo est quincaillier, bougon et solitaire. Jun est Chinois, il vient de débarquer à Buenos Aires pour retrouver son oncle. Évidemment il ne parle pas un mot d'espagnol. Ricardo l’accueille chez lui, à contrecœur. Et pourtant, une chose les rapproche : les histoires insolites et absurdes. Chacun à leur manière. Au moment où Jun allait demander sa fiancée en mariage, une vache tombe du ciel et la tue. Ricardo, quant à lui, collectionne les histoires improbables. Il passe ses soirées à chercher, dans les journaux, ces faits divers absurdes. Par petites touches, la vie de Ricardo change. Et lui aussi.

Si ce film reprend la ficelle mille fois exploitée de la rencontre d’un misanthrope bourru et d'un gentil naïf, ce film est délicieux à regarder. Un déliceux mélange de conte, de poésie, avec une touche de naïveté et de sincérité.

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